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PER : l’option de réversion, un choix stratégique pour protéger ses proches

Le Plan d’épargne retraite (PER) est un outil phare de préparation de la retraite. Mais peu d’épargnants connaissent l’option de réversion, qui permet de garantir à un proche le versement d’une rente viagère en cas de décès. Ce dispositif, réservé aux sorties en rente, soulève des enjeux financiers et successoraux qu’il est essentiel de comprendre avant de signer.

Une protection financière sur mesure
Souscrire un PER, c’est organiser son épargne pour la retraite. Mais au-delà de la simple constitution d’un capital, l’épargnant peut intégrer une dimension protectrice. L’option de réversion consiste à prévoir qu’en cas de décès du titulaire, un bénéficiaire désigné (conjoint, partenaire de PACS, enfant ou toute autre personne) percevra la rente viagère, en totalité ou en partie.
 

Ce mécanisme n’est pas automatique : il doit être choisi lors de la mise en place du contrat ou au moment de la liquidation en rente. Il n’est disponible que si le PER est converti en rente viagère – il ne s’applique donc pas en cas de sortie en capital unique.
 

Les assureurs proposent généralement plusieurs niveaux de réversion, exprimés en pourcentage de la rente initiale : 50 %, 60 %, 100 %, voire 150 %. Ainsi, pour une rente de 1 000 € par mois avec une réversion de 60 %, le bénéficiaire percevra 600 € mensuels jusqu’à son décès. Certaines formules majorées (plus de 100 %) permettent de transmettre une rente supérieure, mais elles réduisent d’autant le montant perçu de son vivant.

Un impact direct sur le montant de la rente
L’option de réversion n’est pas gratuite : elle se traduit par une baisse de la rente initiale, proportionnelle au taux choisi et à l’âge des bénéficiaires. Plus le taux de réversion est élevé et plus l’écart d’âge entre le titulaire et le bénéficiaire est important, plus la rente du vivant du souscripteur sera réduite.
 

Par exemple, pour un homme de 62 ans optant pour une rente viagère avec réversion à 100 % au profit de son épouse de 58 ans, la rente initiale pourra être diminuée de 15 à 20 % par rapport à une rente sans réversion. Cette différence s’explique par la probabilité statistique que la rente soit versée plus longtemps au survivant.
 

L’avantage est néanmoins considérable : le conjoint ou le bénéficiaire désigné bénéficie d’un revenu régulier garanti à vie, sans risque de gestion et indépendamment de l’évolution des marchés financiers. Ce revenu est imposable comme une pension de retraite, mais il échappe aux aléas de la succession classique et peut éviter une baisse brutale du niveau de vie du survivant.
 

Les experts en gestion de patrimoine soulignent que ce choix doit être intégré dans une stratégie globale. L’option de réversion peut être pertinente pour un couple dont les revenus reposent majoritairement sur un seul des deux, mais elle doit être arbitrée en tenant compte du patrimoine global et des autres dispositifs de prévoyance.